Après les voitures odorantes, la start-up imprègne les objets quotidiens de parfum.
Il y a deux ans, Olfact'Air s'était fait remarquer en lançant le concept insolite des Scenty-Cars : des voitures odorantes qui parfument les rues dans leur sillage grâce à un boîtier embarqué dans lequel arômes et huiles essentielles sont transformés en fumées sèches par micronisation. Aujourd'hui, la start-up a décidé d'embaumer les objets de la vie quotidienne : bracelets imprégnés du dernier parfum en vogue, grains de café ou carrés de chocolat en porte-clefs pour les accros...
D'où sort cette idée a priori fantaisiste ? Le projet, très sérieux, « a commencé en novembre 2006, quand la société Sagem nous a consultés pour évaluer la possibilité de rendre odorantes des machines de bureautique multifonctions comme les fax, les photocopieurs ou les scanners », raconte Michel Caffon, président-fondateur d'Olfact'Air. « La décision de communiquer par l'odeur a été prise de manière stratégique par le comité de direction de l'entreprise », souligne-t-il. Une démarche qui fait partie intégrante du concept « No stress office » de Sagem.
L'équipe de R&D de la start-up a fait appel à une PME italienne, spécialiste de l'injection des matières plastiques, pour mettre au point une nouvelle technologie d'incorporation d'un parfum pur dans une résine composite. L'étude de faisabilité et la réalisation d'un prototype de cartouche ont nécessité six mois de travail commun.
Dans la mesure où il s'agit d'un matériau solide imprégné de parfum pur, la solution d'Olfact'Air ne présente pas l'inconvénient majeur des matériaux poreux, dont l'effet mouillant n'est pas exempt de risques pour du matériel électrique. Par ailleurs, « le matériau permet la migration du parfum vers l'extérieur du matériau de manière constante, en termes d'intensité et de qualité olfactives ».
Mais la mise en oeuvre de cette technologie est un casse-tête, car chaque parfum est unique. Il faut donc modifier les mélanges de résines afin de les adapter aux différentes fragrances pour ne pas altérer leur composition, ce qui risquerait de dénaturer le résultat olfactif. Et le problème se corse encore dans la mesure où chaque client a ses propres exigences en termes de diffusion olfactive dans le temps.